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GENECH: JEUNE POUSSE DE CLASSE INTERNATIONALE !

6 mars 2019
Posted by Frédéric PIERREUSE

F.Spenninck  D’après : TERRES ET TERRITOIRES | 27 JUILLET 2018 (VINCENT FERMON)

Malgré des embûches liées à la traversée de la frontière nord-américaine, Florent Spenninck est en train de réaliser une partie de son rêve en effectuant un stage en herboristerie au Canada.

À 18 ans, Florent Spenninck a quitté il y a quelques semaines son village de Frelinghien et ses copains de l’Institut de Genech où il est étudiant en BTS production horticole pour s’envoler vers le Canada, et la « Belle Province ». Son objectif ? Réaliser un stage au sein d’une entreprise spécialisée dans l’herboristerie, en ayant la possibilité d’en visiter d’autres. Passionné, le jeune homme ne manque pas d’idées : « Mon projet professionnel consiste à produire des plantes aromatiques et médicinales », explique en premier lieu Florent. Produire mais pas seulement, puisqu’il se verrait bien aux commandes d’un atelier de transformation, avec séchoir et pourquoi pas son propre magasin de vente. Dans le cadre de sa formation, et grâce à de multiples stages dans des entreprises productrices de plantes médicinales et aromatiques, il espère ainsi avoir un aperçu du métier « le plus fiable possible et pouvoir comparer les techniques de production, à différentes échelles ».

LE CANADA À LA POINTE DE L’HERBORISTERIE

Vu d’ici, le Canada fait rêver un bon nombre de jeunes Français qui veulent s’y installer pour diverses raisons. En septembre, lorsque Florent apprend qu’il a la possibilité d’effectuer une partie de ses stages à l’étranger, il choisit sans hésiter cette destination, en phase avec son projet professionnel : « Le Canada propose des diplômes en herboristerie avec des producteurs qui font tout leur possible pour étendre le savoir autour de cette matière », rapporte le jeune homme. Le recours aux méthodes de médecine traditionnelle y est plus développé enrichi de témoignages de personnes soignées grâce à elles. « C’est une partie du métier que je trouve aussi très importante », assure l’étudiant. En France, et plus particulièrement dans les Hauts-de-France, l’herboristerie reste en revanche un secteur peu développé et mal connu. À son retour du Canada, début septembre, Florent Spenninck se verrait bien être l’un de ses ambassadeurs. « Certaines plantes ont des principes actifs qui permettent de lutter contre certaines maladies, de soigner des bobos, ou de nous sentir mieux au quotidien », explique-t-il. Une piqûre d’orties ? « Il suffit de frotter l’endroit de la piqûre avec une feuille de plantain et la démangeaison disparaît ».

UN PARCOURS DU COMBATTANT

Pour l’Institut de Genech, permettre à l’un de ses étudiants d’effectuer un stage à l’étranger dans la filière herboristerie n’est pas banal : « Je fais un peu figure de pionnier, lance Florent. Notre institut possède un vaste réseau d’entreprises prêtes à nous accueillir, mais trouver un stage dans l’herboristerie n’est vraiment pas facile. Les premières réponses que j’ai eues ont été négatives. Je me suis ensuite mis à chercher moi-même et c’est en échangeant avec un herboriste que j’ai eu connaissance d’une liste de contacts au Canada. » Malgré la distance, mais sûr de sa motivation, et après plusieurs échanges via Skype et sa messagerie électronique, l’herboriste en herbe trouve enfin l’entreprise canadienne qui pourra l’accueillir pendant plusieurs semaines. Trouver un lieu d’accueil pour un stage de plusieurs semaines ne sera finalement pas le plus compliqué ; ce que Florent va découvrir en posant le pied sur le continent américain : « Partir en stage en Amérique du Nord s’apparente à un vrai parcours du combattant ». Entre le délai nécessaire à l’obtention d’un passeport, puis celui pour décrocher un permis de travail qui entre dans la catégorie des stages coopératifs internationaux, les semaines précédant le départ s’égrainent à une vitesse folle. En faisant partie des 4 000 candidats retenus, Florent a le sentiment d’être un peu privilégié : « Certaines démarches avec l’entreprise ont dû être refaites plusieurs fois. Les critères demandés sont très précis et l’entreprise d’accueil doit fournir une contribution financière importante ». Bloqué à son arrivée à l’aéroport de Montréal par les services de l’immigration, il lui aura fallu plusieurs heures de discussion et la bienveillance d’une maîtresse de stage québécoise pour enfin commencer son apprentissage.

ALLER PLUS LOIN QUE LE BTS

Une fois le BTS production horticole en poche, Florent Spenninck pourrait, comme d’autres de ses collègues de promotion, penser à entrer dans la vie active. Le jeune homme veut néanmoins aller plus loin : « Le BTS est pour moi une base, affirme-t-il. Les stages sont d’une importance capitale pour améliorer mes connaissances et multiplier les expériences au sein d’entreprises, mais le fait qu’il s’étende sur quatre domaines (maraîchage, floriculture, pépinière et arboriculture) ne nous donne qu’un aperçu très général. » Au moins en ce qui concerne la spécialité qu’il veut exercer car « par manque de temps, nous n’avons pas le temps de voir tous les aspects techniques pour nous installer », regrette Florent. Ses visites d’entreprises et son stage outre-Atlantique devraient à n’en pas douter le satisfaire pleinement et l’emmener un peu plus vers la concrétisation de ses projets, tout en lui laissant de formidables souvenirs.

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